Castelnuovo-Tedesco


Review

by JEAN-CHARLES HOFFELÉ for artalinna.com

Feb. 5, 2016

Mario Castenuovo-Tedesco n’aura jamais fini de me surprendre. Ses Concertos pour violon à grand spectacle, son œuvre pour piano si ouverte, jadis magnifiée au disque par Aldo Ciccolini, ses mélodies raffinées, ses opus pour la guitare inspirés par Andrés Ségovia, tous forment un univers aussi cohérent que solaire auquel les deux Quintettes avec piano n’échappent pas. Secret de ce lyrisme flamboyant, une chaleur de l’harmonie qui emporte tout par sa plénitude rayonnante. Le premier Quintette, daté de 1930, est d’une opulence sonore toute ravélienne, et déploie un songe de sons d’une beauté confondante. Il sera pour beaucoup une révélation, probablement la porté d’entrée idéale pour pénétrer dans ce jardin magique où tout, même la légère tension qui parcourt l’Andante, est porté par une sensualité ardente. Plus mélancolique mais tout aussi lumineux, le Second Quintette composé sous le grand soleil californien à Beverly Hills en 1951, se souvient des paysages de Toscane par lesquels déambulait le jeune compositeur : il naquit à Florence, fut le disciple favori d’Alfredo Casella, devint une des figures majeures de la nouvelle musique italienne de l’entre-deux guerres avant de devoir fuir en 1939 le régime de Mussolini dont les sbires le harcelaient. Mais toute sa musique porte en elle ce rêve d’une Toscane quasi fantasmatique dont les paysages semblent déborder de ses partitions. Ces deux opus magnifiques sont interprétés à la perfection par le piano plein de timbres de Massimo Giuseppe Bianchi et par les archets viennois du Quatuor Aron. Espérons que CPO nous révélera demain ses deux chefs-d’œuvre lyriques : La Mandragola et Il Mercante di Venezia.

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